Dans mes écouteurs, j’entends la grenaille des lignes de code que Zilch tape comme on mitraille. Ce qu’il fait demanderait plusieurs jours à un pirate déjà chevronné. Mais lui a ses troyens et ses backdoors déjà ouvertes, son armée de botnets et une flopée de machines zombies activables àl’envi: il a son armurerie de softs à lui, accumulée sur dix ans, un trésor de guerre d’applis, de vers et de routines agressives qui percent les boucliers de sécurité par des failles minuscules et pénètrent les serveurs comme de l’acide; il a surtout sa banque de données mentale, caffie d’algorithmes qu’enrichit sans cesse son intelligence ultravive. Et pour finir, il carbure à la neuroïne, ce qui coupe tout lag, toute pause: il déteste. Je ne suis même pas sûr, au moment où je lui parle, qu’il ne travaille pas sur deux trois hacks à la fois en multitâche.